Le nouveau Nador

Publié le par Benaissa El Messaoudi

Souvent au Club Nautique, au coucher du soleil,

Légèrement je m'assieds scrutant mon café;

Je jette au hasard mes regards sur la corniche,

De ma méditation, des scènes m’arrachent.
***

Ici se balance un groupe de jeunes dévergondés,

Ils rient, crient et s'enfoncent vers le Saint Sidi Ali;

Là des filles aux vêtements transparents et décolletés,

Te jettent des regards alléchants et te laissent ahuri.
***
Sur les estrades de Sidi Ali, s’assoient des familles,

On dirait des pêcheurs préparant leurs appâts.

C’est l’heure de pêcher un homme pour leur fille

Mais les hommes passent sans mordre l’appât.

***
Au milieu : des hommes, des femmes, des petits

Vieilles et vieillards circulent comme des fourmis,

Ils vivent le moment et se dégourdissent les pieds

A leurs bruits se mêlent musique de belles mélodies.
***
Je sirote mon café, sursaute à coups de klaxons

Une voiture de là-bas, sûrement prise à petit crédit

Réveille les fourmis par son moteur qui vrombit

La portière s’ouvrit, s’y glisse alors une fille canon
****
Je parcours tous les points de l'immense étendue,

Tout devant moi se change, et mon cœur s’émeut

Devant ces scènes annonçant le nouveau Nador

Et je dis: notre présent annonce notre prompte mort

****
Le progrès est là, mais les mœurs s’en vont à galop

Que dire d’un papa promenant sa fille en demi habillée ?

Que dire d’une maman au dehors la nuit trop maquillée ?

Des festivals, des concerts, les corps s’entrelacent un peu trop
***

Quand ma tasse se vide dans ma gorge bien serrée,

Je promène mon dernier regard sur l’immense place

Lourdement je me lève, je fonds comme une glace

Les pas lents, la tête pensive, et le cœur atterré

Nador, 27/07/2007
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Publié dans Poésie

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