Lettre ouverte au Président du Conseil Municipal

Publié le par Benaissa El Messaoudi

Cher Monsieur,

Je ne puis vous écrire que pour céder, comme on dit, à l’affectueuse sollicitation de mes voisins et amis, car vous êtes de ceux à qui l’on n’écrit pas. Vous êtes le président du Conseil Municipal et cette lettre n’a rien de confidentiel ni d’énigmatique. Une seule phrase dont cette lettre est le rappel : « Chacun à sa place ».

Où est la vôtre ?

Les hommes et les femmes du peuple ont mis leur confiance en votre personne et vous ont élu, je ne sais par quel bon ou mauvais hasard, pour les servir et servir leur ville Nador. Or, on constate ces derniers jours un dysfonctionnement flagrant dans la gestion et le ramassage des déchets ménagers. Certes ceci représente un coût financier très lourd pour votre caisse, c’est désolant oui, mais je vous rappelle qu’il est assumé par les citoyens via les impôts et les taxes locales.

J’ai lu quelques part sur cette merveilleuse toile d’araignée que la production des déchets ménagers est estimée actuellement à plus de 200 tonnes/jour dans la ville de Nador et sa périphérie immédiate à raison de 1,1 kg/j par habitant environ et sachant que le ménage comprend une moyenne d’autour 5 à 4 personnes, soit presque 6 kg /j/ménage. Cette quantité peut dépasser 250 tonnes/jour durant la saison estivale et plus de 500 tonnes/j au niveau du grand Nador. Alors je me demandais ce que vous aviez prévu pour endiguer le problème de la collecte des déchets ménagers qui reste pour l’instant très insuffisante. Y a-t-il donc un système assez sophistiqué de gestion et de ramassage de ces déchets ou devrons-nous encore souffrir ces puanteurs nauséabondes quotidiennes en ces chaleurs suffocantes?

Nous vivons actuellement, cher monsieur, en cette saison estivale sous l'apocalypse qui ne saurait tarder par l'envahissement des ordures, une manière lucide et profonde d'envisager la fin de notre ville où l'homme ne faisant qu'un avec les immondices, écrasé sous les déchets. Ces ordures sont immortelles, elles « s’infiltrent dans les airs, gonflent les eaux, pourrissent, se décomposent, se changent en gaz, en fumée ensuite parcourent le monde et l’ensevelissent peu à peu ». Et j’ajoute que les grandes villes ont leurs monuments et leurs vestiges historiques, et nous à Nador, nous avons les déchets et les moustiques.

Pour finir cher monsieur - car je sens mon poids s’envoler, mes contours s’effacer, je me dissous à cause de cette chaleur et cette odeur nauséeuse s’infiltrant dans ma chambre - j’espère vous savoir à votre place pour mettre sur pieds un système immédiat pour améliorer la gestion et le ramassage des déchets qui pourrissent notre environnement et notre santé.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, mes excuses d’avoir détourné votre attention et de vous avoir occupé ailleurs que de vous laisser vaquer dans les problèmes des festivals et des foires.

Bien à vous.


Publié dans Nador

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